La révolution islamique iranienne selon l'historien américano-iranien John Qazvinian
Dans ce livre, il montre les ingérences des Etats-Unis, l'état pathétique de l'économie iranienne en termes d'investissement dans les infrastructures d'éducation, de santé et de protection sociale malgré des dépenses insensées dans le secteur militaire, et l'absence de toute légitimité du régime Pahlavi auprès du peuple.
En 1967, le New York Times a publié un article sur les réformes agraires du Shah et d'autres programmes de développement. La même année, le Time a déclaré que le Shah avait investi la plupart de ses revenus pétroliers dans les équipements militaires au lieu d’investir dans l'agriculture.
A la fin des années 1960, deux tiers des Iraniens n'avaient pas accès aux centres médico-sanitaires, et malgré des spécialistes et des techniciens qui avaient reçu une bonne formation à l'étranger, du fait de la corruption administrative, l'Iran ne pouvait pas mettre en œuvre les parties importantes du programme de développement. Par conséquent, ce que Shah a appelé « la Révolution blanche » a échoué dans la pratique. Au lieu d'investir dans les infrastructures et les industries, les énormes revenus pétroliers ont été dépensés pour construire de magnifiques bâtiments et importer des produits de luxe, et en raison de l'incapacité de moderniser l'agriculture iranienne en 1968, le pays a été contraint d'importer du blé pour la première fois de son histoire.
Les dépenses militaires étaient si importantes qu'elles ont surpris les observateurs mondiaux. Dans les années 1967 à 1970, les dépenses militaires ont augmenté de manière surprenante et des avions modernes y compris les Phantom F4, sont entrés en Iran. Entre 1972 et 1977, l'Iran a dépensé environ 16 milliards de dollars pour acheter des armes au Moyen-Orient, soit près de 70 milliards de dollars actuels. La situation a atteint un tel point que, malgré des revenus pétroliers de 20 milliards de dollars en 1975, soit près de 90 milliards de dollars actuels, et une population d'environ 35 millions d'habitants, l'Iran a fait face pour la première fois, à un déficit budgétaire de 2,4 milliards de dollars, qui a conduit à une inflation qui s'est largement propagée et dont l'économie iranienne ne s'est pas encore remise, après toutes ces années.
En 1977, à la veille de la révolution, l'espérance de vie en Iran, était de 57 ans, ce chiffre a atteint 76 ans en 2019, cette croissance peut être attribuée à l'avancement de la médecine dans le monde, mais en comparant ces chiffres avec les pays de l’Asie de l’ouest, dans la même période, nous voyons que la même année, ce nombre était de 60 pour l'Arabie saoudite, 62 pour la Turquie et 66 pour la Syrie.
Les raisons de la survie de la Révolution islamique, de sa croissance et de sa prospérité, et de la stabilité de la République islamique malgré la guerre imposée par l’Irak, avec le soutien de presque toutes les puissances mondiales et régionales, les sanctions les plus sévères, sont le soutien populaire, l'opposition aux ingérences étrangères et à la mise en œuvre de vastes plans d'éducation et de santé ».
