L’année 2023, année d’une croissance significative de l’islamophobie dans le monde

10:34 - December 25, 2023
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IQNA-Les violences à l’encontre des musulmans en 2023, ont connu une croissance significative partout dans le monde, notamment en Inde, en Chine, en Europe et en Amérique du Nord.

Les préjugés sur les musulmans sont soutenus, directement ou indirectement, par des gouvernements qui se présentent comme les porte-drapeaux de la démocratie dans le monde.

Les attaques israéliennes contre des zones résidentielles, des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises, ont amené le monde à appeler à un cessez-le-feu. Jusqu’à présent, plus de 20 000 Palestiniens ont été tués dans cette guerre, dont au moins 8 000 enfants et 6 200 femmes. Des milliers de personnes sont toujours coincées sous les décombres, et les infrastructures civiles, notamment les hôpitaux, les établissements d'enseignement et les lieux de culte, ont été les principales cibles de ces attaques.

Montée des sentiments antimusulmans en Europe

Le politicien danois d'extrême droite, Rasmus Paludan, a brûlé un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm le 21 janvier 2023, et devant l'ambassade de Turquie à Copenhague le 27 janvier. Paludan a aussi brûlé un Coran à Malmö, Norrköping et Jönköping, pendant les vacances de Pâques, en avril.

Le 28 juin, coïncidant avec le premier jour de la fête de l'Aïd al-Adha, Selvan Momika, un réfugié indien d'origine irakienne, a brûlé le livre sacré des musulmans sous la protection de la police, devant la mosquée de Stockholm. Le 20 juillet, Momika a piétiné le Coran et le drapeau irakien devant l'ambassade irakienne à Stockholm, et le 31 juillet, devant le parlement suédois, sous protection policière. Les 25, 26, 27 et 29 août, il a continué à brûler des Corans dans différents quartiers de Stockholm, sous protection policière.

En réponse à cette action, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a déclaré que l'autodafé du Coran en Europe, avait alimenté les discours de haine et accru les discriminations. Le conseil a également déclaré que les actes de haine religieuse seraient discutés plus en détail, lors de prochaines réunions.

Après les propos de Gabriel Atal, ministre français de l'Éducation nationale, le 27 août, concernant l'interdiction de l'usage de l'abaya par les filles musulmanes, dans les écoles, l'association ADM, qui défend les droits des musulmans, a porté cette décision au Conseil d'État. Le Conseil d'État a rejeté la demande de suspension de l'interdiction le 7 septembre, faisant valoir que les étudiantes qui portent des abayas et les étudiants qui portent des kameez (chemises longues), le font pour des raisons religieuses.

Par ailleurs, la ministre française des Sports, Amélie O'Dea Castre, a annoncé qu'aucune des Françaises des équipes nationales du pays ne sera autorisée à porter le foulard aux Jeux olympiques de 2024, à Paris.

Un rapport de novembre sur les sentiments antimusulmans en Allemagne, a révélé qu'une personne sur deux dans le pays, approuve ou utilise des expressions antimusulmanes. La ministre de l'Intérieur, Nancy Feiser, a annoncé que les sentiments antimusulmans et islamophobes ont récemment augmenté en Occident, et que des centres de consultation pour étudier ce phénomène, seront créés au cours de l'année à venir.

Aux Pays-Bas, au moins 10 municipalités ont mené des enquêtes secrètes sur des mosquées, des imams, des dirigeants d’organisations religieuses et des personnes influentes au sein de congrégations. L'enquête, financée par l'Agence néerlandaise de sécurité et de lutte contre le terrorisme, par l'intermédiaire des municipalités, aurait été menée par une société privée.

Montée des sentiments anti-islam

En Amérique du Nord, un rapport sur les droits de l'homme publié par le « Council on American-Islamic Relations (CAIR) » en avril, a montré que les plaintes concernant les sentiments antimusulmans, les préjugés et les discriminations à leur encontre, ont diminué par rapport à 2021, mais que les plaintes dans le secteur de l'éducation ont augmenté de 33 %. En juin, trois membres démocrates du Congrès américain ont proposé le « Global Islamophobia Act » pour lutter contre la montée des incidents antimusulmans dans le monde. Des pirates informatiques suisses qui se sont emparés de la liste de surveillance du FBI le 13 juin, ont publié des informations révélant que 1,5 million de personnes dont des enfants de 7 ans, et 2 500 mosquées étaient secrètement surveillées par le FBI.

Le CAIR a poursuivi le gouvernement en justice contre la liste de surveillance du terrorisme du FBI. La plainte concernait 29 hauts responsables et agences gouvernementales, dont plusieurs secrétaires, le FBI, la CIA, la « National Security Agency » (NSA) ainsi que le président américain, Joe Biden, lui-même.

une nationalisme hindou renforcée

Dans l’État d’Haryana, en Inde, des magasins et des commerces appartenant à des musulmans ont été incendiés. Une mosquée a été incendiée lors de ces violences, et un imam a été tué par des groupes nationalistes extrémistes hindous le 8 août, suscitant l'inquiétude des musulmans de la région. Suite aux attaques contre les minorités, l'organisation Hinduto Watch a rapporté le 26 septembre, qu'au cours du premier semestre de 2023, plus de 250 cas d'islamophobie et de haine contre les musulmans, avaient été commis en Inde.

Le rapport a examiné la tendance croissante des discours de haine antimusulmans depuis l’arrivée au pouvoir du parti nationaliste, Bharatiya Janata (BJP), en 2014, et déclaré que les responsables gouvernementaux se sont livrés à une rhétorique offensive contre les musulmans et leurs valeurs sacrées.

Crise au Myanmar

Au Myanmar, l'armée a pris le pouvoir le 1er février 2021, à la suite d'allégations de fraude lors des élections générales de 2020, et de tensions politiques. Nicholas Kumjian, chef du mécanisme d'enquête indépendant de l'ONU pour le Myanmar, a déclaré que la junte avait ignoré les avertissements des organisations internationales en matière de droits de l'homme, et que la vie des femmes et des enfants était en danger.

Dans l'État de Rakhine, au Myanmar, où les musulmans sont majoritaires, les musulmans Rohingyas sont considérés comme « le peuple le plus opprimé au monde » par les Nations Unies, en raison de la violence et de la cruauté de l'armée envers les civils. Les Nations Unies qualifient la violence contre les musulmans Rohingyas de nettoyage ethnique et de génocide.

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